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NTM
Bruno Lopes et Didier Morville, alias Joey Starr et Kool Shen,
grandissent ensemble dans la banlieue de Saint-Denis. Fascinés par la vague
hip-hop venue des USA, ils se mettent au smurf et au tag, formes d'expression de
la rue. Ils fondent ensuite le groupe Actuel Force avec lequel ils vont
remporter plusieurs compétitions de break dance. Les deux rappeurs commencent
alors à écrire leurs propres textes.
En 1989, invités par Dee Nasty sur Nova, le groupe, rebaptisé NTM
(Nique Ta Mère), fait sa première prestation live à l'antenne et sort l'année
suivante un premier titre "Je rappe". En 1991, leur premier album, Authentik,
arrive dans les bacs et dévoile le groupe au grand public. Un maxi inédit
"Boogie Man" voit le jour en 1992.
En 1993, paraît leur deuxième album intitulé 1993... J'appuie sur la gâchette,
qui leur vaudra quelques ennuis, en particulier à cause du titre Police, dans
lequel ils règlent leurs comptes avec les forces de l'ordre. Une enquête
judiciaire sera ouverte et de nombreuses radios les boycotteront. Dans la foulée,
le maxi "J'appuie sur la gâchette" voit le jour. Il est accompagné
d'un clip fabuleux, signé Seb Janiak.
Ils nous reviennent en février 1995 avec le single "Tout n'est pas si
facile". En mars, le groupe nous livre son troisième album, Paris sous
les bombes, véritable bombe à l'origine de leur succès. Pour l'occasion,
Seb Janiak réalise un court métrage mettant en scène trois morceaux de cet
opus: "Tout n'est pas si facile", "Qu'est-ce qu'on attend ?"
et "la Fièvre".
En 1996, lors du Concert des Libertés, en réaction à la montée du Front
National à Toulon, le groupe prend à parti les forces de l'ordre présentes
dans la salle. En novembre, NTM est condamné à six mois de prison, dont trois
ferme avec une interdiction de chanter pendant 6 mois pour "propos
injurieux". Cette sanction sera à l'origine d'une vive polémique à
propos de la liberté d'expression.
En 1997, NTM s'associe avec le rappeur américain Nas pour le remix
"Affirmative Action Seine Saint-Denis Style Remix". Le groupe publie
en 1998 son quatrième opus, Suprême NTM, écoulé le jour de sa sortie
à près de 40.000 exemplaires. On peut y retrouver le morceau "Laisse pas
traîner ton fils" et le fameux "Ma Benz", qui sera censuré par
le CSA et ne pourra être diffusé qu'à partir de 22h00. S'ensuivra alors une
tournée affichant "sold-out" partout où elle passera.
Après de nombreuses années, le Suprême NTM est devenu le chef de file
incontesté du mouvement hip-hop en France dans lequel se retrouvent de
nombreuses minorités délaissées.
Olivier Wendrickx
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